mercredi 11 décembre 2013

Politique fiction

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De notre correspondant

Paris,  10 mars 2025. Le ministre de l’éducation a présidé hier une réunion stratégique sur l’avenir de l’enseignement supérieur français faisant suite à des mises en garde alarmantes d’intellectuels parues dans la presse.
Depuis la fin des années 10 on a assisté à un mouvement  de rationalisation, de « révolution culturelle », de l’enseignement supérieur sans précédent : création des communautés d’université, suppression pure et simple des classes préparatoires suite à l’absorption des grandes écoles dans des consortiums d’université, intégration des  anciens IUT dans les collèges universitaires comme filières réservées aux titulaires de bacs professionnels. Ce grand mouvement d’harmonisation a été mené, à l’époque, pour lutter contre les inégalités et, parallèlement, rehausser le niveau de nos universités.
Les filières sélectives ont été supprimées pour lutter contre la reproduction sociale des élites.
L’idée était simple : en finir avec un système « à deux vitesses » prétendument responsable du blocage de l’ascenseur social, réorienter les talents vers les carrières académiques et industrielles et  rendre nos universités attractives.  En homogénéisant l’enseignement supérieur français,  piloté de manière centralisée par un ministère qui se voulait stratège, on imaginait qu’il pourrait rivaliser avec ses homologues prestigieux de la scène internationale.
Curieusement, on est en train de vivre une expérience qui ressemble largement plus à celle des pays en développement. Plusieurs évolutions récentes sont inquiétantes. La disparition des filières sélectives, décidée en 2014, a  d’abord provoqué la fuite de bon nombre  d’étudiants issus des « classes moyennes » et supérieures vers les, excellentes, mais onéreuses,  universités de Suisse, du Royaume Uni, du Canada et des Etats Unis.  Ensuite, à partir de 2018, des filiales d’institutions prestigieuses se sont installées en France : le MIT a racheté la partie Est du Campus de Saclay déserté, Caltech a monté une filiale à Grenoble et Stanford est sur le point de s’installer à Sophia Antipolis. Même si ces institutions proposent des systèmes de bourses et d’avances sur salaire, financées par des fondations industrielles, cela ne concerne qu'un tout petit nombre de jeunes qui n’ont pas les moyens de payer (cher) leurs études.

Parallèlement, un nombre non négligeable de talents français, professeurs, chercheurs, mais aussi ingénieurs ou managers,  maintenant assez largement formés à l’étranger, n’ont aucun intérêt à rentrer en France où ils trouvent difficilement des postes correspondant à leur niveau. Ironie du sort, la dernière médaille Fields a été attribuée à un Français expatrié à l’issue de sa terminale au Lycée Henri IV en 2014 !

L’Université Française vit, à une échelle autrement plus grave, le même drame que l’enseignement secondaire : le privé, d’ailleurs souvent excellent,  s’est engouffré sur la partie « solvable » du marché de l’éducation. Le système public est  encore plus dans l’incapacité de faire fonctionner l’ascenseur social et l’université publique française encore plus pauvre ! Le pourcentage d’étudiants de l’université publique issus des milieux favorisés est historiquement bas : la ségrégation sociale est à son apogée. Même si la recherche tient encore le coup, elle commence à pâtir du vieillissement de ses effectifs faute de pouvoir recruter des jeunes talents.
Les conclusions de la réunion sont restées confidentielles. Selon certains, on s’achemine vers des solutions assez radicales : taxation des familles envoyant leurs enfants à l’étranger, et affirmation du monopole de l’université par interdiction des filiales d’institutions étrangères, et plus généralement des institutions privées. Certains doutent de leur efficacité…

                                                                                               

mardi 7 juillet 2009

Bonjour,
ce Blog est en sommeil...
Un jour peut-être...